Selon des documents que s'est procurés Le Monde, les chercheurs des laboratoires Servier étudiaient, depuis le début des années 1990, les composés produits dans l'organisme par le Mediator, médicament interdit depuis 2009 et qui aurait provoqué de 500 à 2 000 décès en France. Parmi eux, la norfenfluramine, identifiée en 1995 comme responsable de la toxicité de coupe-faims de Servier, l'Isoméride et le Ponderal, tous deux interdits en 1999. Une parenté que le laboratoire s'est toujours obstiné à minimiser, notamment dans ses documents.
EFFETS SECONDAIRES GRAVES
Une étude menée en 1993 par deux chercheurs de la filiale britannique de Servier quantifie la présence dans le sang de la norfenfluramine, en concentration, le deuxième composé dans lequel se transforme le Mediator. Or, la norfenfluramine est également le produit actif de deux coupe-faims de Servier, Isoméride et Pondéral, dont une étude démontre en 1995 qu'ils entraînent des effets secondaires graves : une hypertension artérielle pulmonaire, responsable d'insuffisances cardiaques.
Le laboratoire Servier ne pouvait donc ignorer, au moins depuis 1995, que le Mediator pouvait être suspecté de produire lui aussi des effets secondaires graves. Au lieu de quoi, il a toujours affirmé que le Mediator avait des "activités pharmacologiques radicalement différentes" de celles de l'Isoméride et du Pondéral et que sa tolérance cardiovasculaire était "satisfaisante".
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