domingo, 3 de abril de 2022

Gilliane Warzée "infirmière-peintre" / MERCI

 

"J’adore mon premier métier d’infirmière, 

il me ressource et m’apporte un équilibre social, 

alors que je suis fort isolée dans mon atelier."

Gilliane Warzée

L’artiste Gilliane Warzée, elle-même infirmière aux Hôpitaux Robert Schuman, a fait don de ses deux œuvres inspirées par la lutte contre le Covid-19.

«MERCI», c’est le nom donné par l’artiste à son œuvre, un diptyque représentant une soignante de face et de profil. 

«J’avais mis mon métier d’artiste de côté durant la crise du Covid-19», témoigne Gilliane Warzée, qui partage son emploi du temps entre son poste d’infirmière en cardiologie à l’Hôpital Kirchberg et son atelier. 

«Lorsque la situation est devenue plus calme, j’ai repris mes spatules, et c’est la première chose que j’ai peinte. Il fallait que je fasse ces tableaux, que toute l’émotion que nous avons vécue ressorte.» 

 Deux tableaux pour exprimer la complexité de l’infirmière face à l’épidémie.

 «De profil, l’infirmière est dans une pose de prière pour le monde, le patient et elle-même, parce que cette crise nous impacte à titre individuel. C’est la figure de l’ange, car elle est présente auprès du patient privé de sa famille et est là pour repousser les limites de la mort. De face, c’est l’infirmière battante, pleine de force, de courage, de responsabilités, qui dit ‘aie confiance en moi’.» Le tout avec des couleurs sombres représentant «la lourdeur de la situation, la mort qui rôde» autour d’une infirmière «lumineuse».

Le diptyque s’avère un hommage poignant aux soignants, en première ligne durant la crise du Covid-19


«C’était une situation inédite et dure. Les patients n’étaient pas entourés de leurs proches, comme c’est le cas d’habitude. Ça a véritablement eu l’effet de réunir le personnel soignant, de nous lier encore plus dans le métier. Les changements de service ont aussi permis de connaître d’autres personnes et de nouer des liens plus forts. C’est pour cela qu’après avoir peint les tableaux, je me suis dit qu’il fallait absolument qu’ils aillent à l’institution dans laquelle je travaille, pour que le personnel et les patients puissent les voir.» 

Une façon de conserver un souvenir de cette crise marquante, même si les hôpitaux luxembourgeois n’ont heureusement pas connu la saturation et la détresse de leurs homologues français ou italiens.

Pour Gilliane Warzée, ces tableaux ont aussi symbolisé la réunion de ses deux passions. «Depuis toute petite, je voulais devenir infirmière. Ma mère l’était. Je savais que je voulais soigner les gens.» Études graduées en Belgique, premier poste à la Clinique Sainte-Marie à Esch-sur-Alzette… Sa vie d’infirmière se déroule logiquement. Jusqu’à ce que, enceinte de cinq mois, une évidence l’étreigne: «Il faut que je peigne».

Direction l’Institut des Beaux-Arts d’Arlon pour «apprendre à peindre». Le loisir a toutefois pris de plus en plus de place dans sa vie, au point qu’elle travaille depuis 12 ans à mi-temps à l’hôpital pour se consacrer à son atelier. Une double vie heureuse.


 «J’adore mon premier métier d’infirmière, il me ressource et m’apporte un équilibre social, alors que je suis fort isolée dans mon atelier. Les deux me complètent

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