L’apothicairerie de la reine en pleine renaissance
C’est d’abord un coup d’œil, une surprise, un étonnement en passant l’encadrement de pierre de l’ouverture qui sépare la pièce d’accueil, de l’apothicairerie elle-même. Le mobilier de bois qui habille tous les murs de la pièce en impose tout en flattant le regard par son esthétique, par le verre de ses portes, par les pots de faïence bleue et blanche qui emplissent ses étagères. Et sous le lustre, la grande table en bois supporte balance, mortiers, flacons et ustensiles. C’est ici le royaume des herbes, des huiles, des mélanges, des décoctions, philtres, onguents et préparations aux noms latins. On imagine Catherine de Médicis se déplaçant dans le bruit de sa robe noire, discutant avec Saint-Germain son médecin ou Michel de Nostre-Dame, dit Nostradamus.
Un nouvel espace unique dans un château de la Loire
C’est en cette année du 500e anniversaire de la naissance de Catherine de Médicis, que le château de Chenonceau a voulu rendre hommage à son hôte illustre en recréant cette apothicairerie qui vient d’ouvrir au public.
Situé dans le bâtiment des dômes, où il existât à la Renaissance, cet espace comporte aussi une pièce d’accueil meublée notamment d’un buffet où sont gravées dans le bois les initiales d’Henri II et de son épouse Catherine de Médicis et un petit local pédagogique élégamment habillé et orné d’une représentation d’époque.
Pour inaugurer l’ensemble, le château a fait appel à Jean-François Solnon, historien, spécialiste des Médicis, auteur d’un livre sur Catherine de Médicis. Devant cette apothicairerie provenant d’un palais florentin, et des 500 pots et mortiers de pharmacien qu’elle contient, il a conté l’histoire de cette reine pour qui « la vie n’a pas été simple ». Cette femme a dû s’imposer face à la maîtresse de son époux, Diane de Poitiers, mais aussi dans cette France ravagée par les guerres de religion. Celle qui fut « considérée comme un véritable roi » avait le souci de l’unité de la nation.
S’il y avait déjà des apothicaireries, plus petites, à l’époque médiévale, Catherine de Médicis y eut recours notamment pour essayer d’avoir des enfants. Ce ne sont pas les philtres qui eurent raison des années sans descendant, mais bien un “ problème physique ” résolu par Jean Fernel, le médecin du roi, ce qui permit à la reine d’enfanter dix fois et d’avoir recours à l’apothicairerie pour soigner ses enfants. Catherine de Médicis s’est mariée à Marseille. Cinq siècles plus tard, c’est un Marseillais qui participait jeudi à l’inauguration de l’apothicairerie de Chenonceau. Cyril Coulard, docteur en pharmacie, tient dans la cité phocéenne la seule pharmacie de France entièrement dédiée à la phytothérapie et à l’herboristerie. Il est la sixième génération à diriger cet établissement datant de 1815, au nom du « Père Blaise ». Il était à son aise dans cette apothicairerie pour découvrir les pots et leurs inscriptions d’époque (Ver)
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